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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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certains genres de fabrication, on parait avoir atteint le plus haut point de perfection auquel une industrie privée puisse prétendre, d
Enfin les villes d'Aubusson et ' de Felletin sont aujourd'hui le centre industriel le plus important pour la fabrication de la tapisserie. Le nombre des tapissiers s'élève à cinq cents environ dans la ville d'Aubusson, à deux cents dans celle de Felletin. Il est resté stationnaire depuis de longues années et tendrait plutôt à décroître qu'à augmenter. Les ouvriers se réunissent pour le travail dans les ateliers des fabricants, qui préparent et teignent eux-mêmes leurs laines. La proportion des tapissiers qui travaillent chez eux est fort restreinte. Ils sont encore payés à la tâche ou au bâton, d'après l'ancienne mesure jadis importée de Flandre.
Les verdures en grosse laine forment encore l'apanage exclusif des ouvriers de Felletin. Les travaux difficiles, les pièces délicates et fines s'executent à Aubusson. Cette ville possède des tapissiers capables de rivaliser avec les artistes des Gobelins et de Beauvais. Seulement ils trouvent rarement l'occasion d'exercer leurs talents.
Le chef d'une des plus importantes maisons d'Aubusson nous disait récemment que lé commerçant qui se renfermerait dans la fabrication des tapisseries fines aboutirait fatalement et dans un bref délai à la ruine. Aussi la plupart des manufactures y joignent-elles l'entreprise des grosses tapisseries pour tapis de pied, le commerce des moquettes à la mécanique ou à la main et celui des tapis à haute laine, genre Smyrne.
Le même industriel nous fournissait encore sur le goût du public des indications bien curieuses et bien affligeantes en même temps. Comme nous lui exprimions notre étonnement de le voir copier et recopier sans cesse des petits sujets à personnages dans le genre Watteau, des scènes chinoises, des paysages de Boucher, au lieu d'entrer résolument dans la voie décorative tracée par les Berain, les Audran et autres artistes de la grande école de Le Brun, il nous répondit que des tentatives avaient été faites dans ce sens sans donner aucun résultat. Les reproductions de Berain ou des Mois grotesques à bandes ne trouvent pas d'amateurs, tandis que les clients s'extasient sur des copies en laine de tableaux, rendus avec une irréprochable fidélité. C'est le triomphe ' du trompe-l'œil. La perfection semble atteinte, quand un tissu de
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